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Une déclaration de Frédéric Bourdon, président du groupe Vitry en Mieux au Conseil Municipal

Le président de la République et le gouvernement ont décidé que la sortie de confinement le 11 mai s’accompagnerait de la reprise scolaire le 11 mai.

Les orientations qui s’en sont suivies ont soit manqué de clarté, soit demandé d’appliquer des recommandations intenables. C’est d’ailleurs ce qu’ont signalé plus de 300 maires d’île de France à travers un courrier adressé au 1er ministre.

Force est de constater que les conditions ne sont pas réunies.

Les agents communaux, les enseignants et les parents d’élèves, dans le contexte sanitaire actuel inquiétant (cartographie laissant l’île de France en zone rouge, danger d’une deuxième vague d’épidémie confortée par l’apparition de nouveaux clusters), nous alertent du danger que représente une reprise scolaire qui ne serait pas assez construite. À Vitry, la municipalité a donc décidé que les écoles maintiendraient le fonctionnement de période de confinement et ne rouvriraient pas à la majorité des élèves, les conditions devant être travaillées avec la communauté éducative sans notion de délai.

Il est pourtant nécessaire de créer au plus vite les conditions pour permettre aux élèves de reprendre le chemin des apprentissages. La fermeture des écoles a révélé et exacerbé les inégalités sociales tant au niveau du logement, de l’alimentation (absence de cantine), des moyens financiers (notamment pour les équipements informatiques) et de l’environnement culturel des enfants.

Beaucoup d’élèves sont en rupture avec leur scolarité, malgré la continuité pédagogique assurée à distance par les enseignants. En effet à la maison les conditions d’apprentissage ne sont pas toujours réunies et beaucoup de parents n’ont pas pu aider leurs enfants à suivre l’école en digital, créant ainsi des inégalités très violentes.


D’autre part, beaucoup de parents seront très vite poussés à reprendre le travail, soit par nécessité (les travailleurs indépendants par exemple) ou pression patronale. Tous les parents n’auront pas la possibilité que leurs enfants soient suivis par une tierce personne alors que les écoles sont fermées.

D’autres situations doivent aussi attirer l’attention de la municipalité : les cas d’enfants en situation de handicaps, de décrochages identifiés...

Enfin, au-delà de la reprise scolaire de mai-juin, des questions se posent déjà pour la période estivale et la rentrée des classes de septembre.

Sur l’ensemble de ces problématiques la Fabrique Vitry en mieux soumet une série de propositions liées à ces inquiétudes :

Ne pas limiter la reprise scolaire aux enfants de parents soignants et personnels de l’Etat mobilisés en permettant au plus vite l’accueil d’enfants dont les parents sont tenus de reprendre une activité professionnelle (et sans solutions de garde) et cibler les élèves les plus en difficultés identifiés par les parents, les enseignants, et les structures qualifiées (ase, mdph,etc.)

Favoriser une reprise par étape avec un nombre d’élèves par enseignant progressif (5 par enseignant lors d’une première semaine puis 10 puis 15, si le besoin se fait sentir). En suivant l’exemple de villes comme Ivry-sur-Seine.

Évaluer par un questionnaire adressé à l’ensemble des parents d’élèves le besoin de reprise scolaire et dans quelle temporalité,

Pour la période estivale, en lien avec l’éducation nationale, les équipements culturels municipaux, les associations de quartier set les acteurs culturels et sportifs, créer un dispositif de type école ouverte pour un maximum d’élèves identifiés avec des carences d’apprentissage. Pour que les inégalités ne s'accumulent pas.

Proposer une offre plus grande de voyages estivaux pour la jeunesse avec une forte valeur culturelle, et des tarifs sociaux revus.

Examiner une aide spéciale aux familles (sous forme de livraison de repas via la cuisine centrale ou d’aide financière) pour les parents bénéficiant habituellement de repas à bas tarifs pour la cantine scolaire et confrontés depuis deux mois à une hausse des dépenses d’alimentation.

Tandis que l’éducation est une compétence de l’Etat, et qu’il n’appartient pas au maire seul d’organiser le retour à l’école des élèves de Vitry, nous demandons que les institutions relevant de l’Etat (rectorat, dsden, préfecture) soient proactives et ce, le plus rapidement possibles et à la municipalité de veiller à prendre en compte la diversité des situations pour répondre aux besoins des familles et des élèves qui sollicitent un soutien.

Frédéric Bourdon.

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