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  • Nicolas

Quel gâchis !

Le 22 octobre 2020, l’Association Sobarjo, un collectif d'artistes et de techniciens du spectacle installé dans le lieu-dit "Les Barges de l'Ecluse" à Vitry-sur-Seine était expulsée par les forces de l’ordre sur ordre du Préfet à la suite d’une décision de justice.


Depuis 2004, l’ancienne auberge jouxtant le Pont du Port-à-l’Anglais était inoccupée et le délabrement la menaçait. Ce bâtiment est la propriété de l’EPA ORSA (Etablissement Public d’Aménagement Orly Rungis Seine-Amont).


Face à l’absence de projet de l’EPA ORSA pour ce bâtiment, le collectif Sobarjo a investi les lieux dégradés par 14 années d’abandon. Les artistes y ont organisé de nombreuses expositions, des concerts ainsi que divers ateliers ouverts à tous. Ils ont contribué avec leurs voisins du Kilowatt et de la Ressourcerie du Spectacle à donner un nouvel élan à la culture dans la ville de Vitry déjà riche de plusieurs lieux d’expression artistique plus traditionnels.


En contrepartie, ils ont retapé les lieux et redonné vie à cet espace en bord de Seine. Ils y ont créé un jardin pédagogique pour les enfants en appliquant des modèles de permaculture. On a vu revenir les abeilles et papillons dans un espace poétique invitant à la flânerie.






Ce tiers-lieu comme on les appelle, situé à une entrée symbolique de Vitry, permettait d’imaginer la ville de demain : plus verte, plus respirable, plus soucieuse du vivant, moins grise, ouverte à tous et à toutes les formes de culture, un espace de sourire et de respiration.


C’est dans cet espace improbable que, pendant le confinement de mars 2020, plusieurs associations ont pu trouver refuge sur le parking de l’ancienne auberge pour y constituer leur base de stockage de denrées dans le cadre de la distribution d’aide alimentaire. L’Association Sobarjo, c’étaient aussi des actions solidaires.


Malgré leur demande de bail précaire auprès de l’OPA ORSA, il n’a jamais rien été proposé aux Barjots. Plusieurs décisions de justice leur ont demandé de quitter les lieux tout en leur autorisant d’y rester pendant plusieurs mois avant une éventuelle expulsion. Voisins, associatifs au premier rang desquels l’Association de quartier du Port à l’Anglais, Vitriots ou Alforvillais, nombreux étaient ceux qui réclamaient d’obtenir de la part de l’EPA ORSA une visibilité sur le contre-projet proposé en remplacement de l’Asso Sobarjo avant que cette dernière ne soit expulsée faute de quoi, tous souhaitaient que la présence de l’Association soit prolongée.


A plusieurs reprises, celui qui était alors conseiller départemental, M. Pierre Bell Lloch était apparu opportunément auprès des membres de l’Association pour prétendre qu’il protègerait coûte que coûte le droit à l’art et à la culture, le droit à la nature en ville, en se disant en lien avec le Président du Conseil d’Administration de l’EPA ORSA et donc à même de faire pencher les décisions en faveur de l’association.

Si l’actuel Maire de Vitry avait voulu faire repousser l’expulsion, s’il avait eu le courage politique de mettre en accord ses discours et ses actes, il en aurait eu facilement la possibilité. Il n’en a rien été.

L’Asso Sobarjo a été expulsée 4 jours après sa dernière venue sur les lieux…en présence de Vitry en Mieux élus et sympathisants, mais en son absence… lui dont les adjoints ont pourtant indiqué en Conseil Municipal, avoir été avertis en amont du passage des forces de l’ordre le 22 octobre 2020.


Depuis quelques jours, nous commençons à en savoir plus sur le projet de l’EPA ORSA, et le moins qu’on puisse en dire c’est que cela n’augure rien de bon pour l’avenir des quais de Seine dont M. Bell Lloch promet pourtant, dans ses vœux de la nouvelle année, vouloir faire un futur lieu de villégiature. Pour le moment, la revisite du site semble plutôt s’inscrire dans la droite ligne des politiques de la frange rétrograde des communistes : productivistes, bétonneuses et écocides.


Ainsi, en lieu et place de l’Association culturelle, vous pourrez désormais acheter des palettes 24h/24 et 7j/7. Est-ce que ce lieu se prête à une telle activité ? Est-ce que l’entrée la plus symbolique de Vitry se prête à une telle activité ?






En lieu et place du magnifique jardin, vous pourrez désormais visiter un champ de boue…


Il s’agit pour nous de rappeler que la ville que nous souhaitons doit être une ville où les établissements publics dont des locaux sont vacants, doivent passer des conventions d’occupation avec des associations à vocation citoyenne afin que celles-ci puissent développer des formes alternatives de vie en ville et se comporter en laboratoires de la ville de demain : vertueuse et joyeuse et ce, tant que des projets revivifiants pour la ville ne sont pas lancés par les opérateurs publics.


Quelle était l’urgence à expulser une association avec une telle ambition pour la remplacer par un espace de vente de palettes qui aurait très bien pu voir le jour dans n’importe quel autre lieu qu’en bord de Seine ? Quelle était l’utilité de raser le jardin en permaculture ? A qui a été confiée l’exploitation de ce site ?


Autant de questions auxquelles l’EPA ORSA ne semble pas vouloir répondre.

Cette situation démontre 2 soucis principaux :

- La faiblesse du maire de Vitry et de son équipe face à l’Etat ;

- Le manque de volonté pour rendre la ville plus respirable, attractive et solidaire.


Vitry a besoin d’une vision plus ambitieuse pour son avenir !


Nicolas


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