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La vague de l’eau publique devrait aussi toucher Vitry et le territoire Grand Orly Seine Bièvre

Par Jacques Perreux, conseiller municipal

En quelques années, des centaines de villes en France se sont séparées des multinationales Veolia et Suez et ont opté pour une gestion publique de l’eau en régie. À la faveur des élections municipales et de la poussée écologiste, des villes telles que Bordeaux, Lyon travaillent à leur tour en ce sens.



Cette vague exprime la prise de conscience que l'on ne peut déléguer un bien commun aussi essentiel que l’eau à des intérêts obnubilés par les revenus financiers. Même des villes de droite comme Nice ou le Havre défendent l’option publique. Car la délégation au privé induit une perte de connaissance et de savoir faire qui finit par enlever toute capacité du public à contrôler le privé. Il faut dire aussi que l’on a vu fleurir des scandales financiers éclaboussant des partis politiques dans le monde et aussi en France.

La sensibilité montante aux enjeux sanitaires et particulièrement à la qualité de notre alimentation constituée à 80 % d’eau conduit à la prudence. Et cette prudence et ce principe de précaution constitutionnelle, que doivent les élus à leurs concitoyens, c’est une gestion publique transparente démocratique de l’eau. L’eau n’est pas une marchandise, elle est notre vie, notre santé et l’avenir de notre planète.


En Ile de France, le syndicat des eaux (SEDIF) a confié la gestion à Véolia sans discontinuer depuis plus de 100 ans et il est présidé par Monsieur Santini depuis très longtemps !


Une grande partie du territoire Grand Orly Seine Bièvre est membre du SEDIF. A la faveur de la loi NOTRE et à l'initiative du groupe écologiste et citoyen, l’ensemble des groupes de gauche a demandé et obtenu l'ouverture d’études pour comprendre les conditions techniques financières et politiques à réunir pour gérer l’eau en régie publique. 9 villes ont choisi de ne pas ré adhérer au SEDIF, comme la loi le leur permettait, et obtenu une convention avec ce syndicat.

5 ans d’études permettent de dire que la régie est possible comme elle l'est partout ailleurs. Les régies permettent de baisser le prix, de mettre en place une tarification sociale et surtout d’avoir une gestion écologiste vertueuse notamment dans le rapport à l'agriculture.

Dans un premier temps, l’eau pourrait être produite par les usines du SEDIF qui appartiennent, rappelons-le, à la population.

Mais Monsieur Santini ne l'entend pas de cette oreille, et faisant tour à tour des gros yeux ou des yeux doux vis à vis des élus de ces 9 villes, il entend imposer des conditions qui rendraient impossible un tel choix.

il prétend imposer un prix de vente de l’eau supérieur à celui facturé aujourd’hui aux usagers. Mais au nom de quoi un syndicat public ferait du bénéfice sur le dos dune régie publique ? Et pourquoi les citoyens ne seraient-ils pas traités à égalité ? Il prétend imposer une déconnexion physique des réseaux des villes candidates pour ne pas mélanger l’eau des uns et des autres. Evidemment cette condition serait très coûteuse. Mais elle peut être remplacée par une déconnexion virtuelle comme l'ont démontré 2 experts Mrs Tcheng et Leblanc, anciens directeurs des régies Eau de Paris et Grenoble. Lire ici


En outre, Monsieur Santini semble méconnaitre le fait que les habitants des 9 villes ont contribué aux investissements sur les réseaux et qu'ils en sont copropriétaires selon la loi.


Bref, comme à chaque progrès social démocratique ou écologiste, il y a toujours des lobbyings pour nous susurrer « Vous n’y pensez pas « et pour nous prédire le pire. Mais si on y pense très sérieusement et c’est pour le mieux !


Dans le même temps, des villes du territoire voisin Grand Ensemble Est, sont habitées des mêmes envies de s'affranchir de Véolia, qui a de plus, ces temps-ci la prétention d’avaler Suez.


Depuis 5 ans dans ces 2 territoires, bien des obstacles ont été franchis, bien des hésitations ont été levées. On le doit beaucoup à la persévérance d'un certain nombre d’élus et à l’action des collectifs citoyens associés dans la Coordination Eau Ile de France.

Normalement, la convention entre le SEDIF et les 2 territoires prévoyait une décision pour décembre, mais les maires des 9 villes font valoir que la situation sanitaire et les longues périodes de confinement n'ont pas permis d’associer la population à ce choix qui la concerne et demandent donc légitimement un allongement de la convention d’un an pour organiser le débat démocratique. Le préfet de région a promis de se faire l'interprète de cette demande auprès du SEDIF.


De toutes les façons, l’urgence est à l'intervention des citoyens. C’est à cette fin que la Coordination Eau Ile de France, la Fabrique citoyenne Vitry en mieux et Attac 94 organisent, avec le soutien des militants des partis de gauche et écologistes une réunion par ZOOM mardi 24 novembre 18H.


Pour participer à cette réunion le lien est là




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