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Qu'est ce qui se cache derrière les grandes cheminées de Vitry ?

Le groupe Vitry en Mieux au Conseil Municipal interpelle le maire de Vitry au sujet des projets inquiétants évoqués pour l'avenir de ce site industriel en reconversion. Ci dessous la lettre qui lui a été envoyée après une intervention en conseil municipal. Aucune réponse à ce jour. Ce sujet est à rapprocher de ce qui se passe autour de l'incinérateur d'Ivry. (À retrouver ici)


Monsieur Le Maire

Dans le courrier que vous avez envoyé à Madame Milot-Durin, directrice de Action Régionale Île-de-France EDF, vous faites part de votre désir de lui exposer les réflexions du Comité de Défense des Cheminées sur l'évolution du site de Vitry-sur-Seine.


Dans le panel de propositions élaboré par le comité, figure un projet de production énergétique alimenté par différentes sources citées en vrac dans lequel apparaît la proposition d'une usine d'incinération enterrée de déchets et une autre de production de Combustibles Solides de Récupération (CSR) traitant 500 000 tonnes de déchets actuellement mis à l'enfouissement par le Syctom, auquel notre commune adhère.

Cette proposition, portée par le Syndicat CGT du Personnel de la Production et du Transport d’énergie de la Région Parisienne, comme une solution vertueuse et écologique ne peut que nous inquiéter.

L'incinération des déchets est loin d'être une solution écologique en raison de la toxicité des rejets de particules fines, extrêmement polluantes, dans l'atmosphère. Le fait d'enterrer une usine d'incinération de déchets ne supprime pas ce phénomène, bien au contraire puisque les cheminées étant moins hautes la diffusion n'en est que plus directe. De même que supprimer le panache de vapeur d'eau, comme pour l'usine d'incinération d'Issy-les-Moulineau, ne fait pas disparaître la pollution, elle la dissimule.

L'incinération ne fait pas non plus disparaître la totalité des déchets. Les poussières de l'incinération, appelées Réfiom, sont très polluantes et nécessitent un traitement spécifique. Les résidus solides, appelés Mâchefers, étaient il y a peu de temps mis en sous couche routière, jusqu'à ce que la réglementation européenne l'interdise en raison de la pollution des nappes phréatiques par ruissellement des eaux de pluie. Comme l'a démontré le documentaire télévisuel du journaliste Hugo Clément, ces mâchefers sont maintenant mis en décharge à l'air libre en Seine et Marne ou envoyés en Allemagne pour être stockés dans les anciennes mines de sel.

D'autre part, il est fait mention dans le document du comité de défense des cheminées d'une usine de Combustibles Solides de Récupération. Derrière ce terme enjoliveur, se cache en fait une redoutable usine de production de déchets concentrés à haute valeur calorifique. Pour produire ces CSR il faut une usine de Tri Mécano Biologique qui permet de séparer la partie humide de la partie sèche des déchets mis en mélange dans d'énormes turbines rotatives. La partie humide, une fois retirée pourrait produire du compost, mais elle est tellement polluée par les résidus des déchets solides et des produits chimiques jetés dans les poubelles que la réglementation ne permet plus de les épandre sur les terres agricoles. Elles finissent donc elles aussi en décharge. Pour les déchets secs, une partie est triée pour être recyclée, mais là aussi ils sont gâchés ou trop petits lors de la phase de mélange dans les turbines ce qui résulte qu'une grande partie, une fois séchée, sera envoyée en incinération sous formes de CSR. Ces CSR étant composés en majorité de matières plastiques, ils sont extrêmement polluants.

Comme vous le savez, un projet de TMB d'une capacité de 465 000 tonnes est prévu en complément de la reconstruction de l'usine d'incinération d'Ivry-sur-Seine. Après avoir longtemps soutenu ce projet, le Maire d'Ivry-sur-Seine convient maintenant que, devant la multiplication des accidents et des nuisances autour des usines existantes en France et en Europe, il ne voulait plus de cette usine de TMB. De fait, le Syctom n'ayant jamais pris les mesures nécessaires pour réduire la production des déchets par le tri et la prévention qui lui permettrait de réduire à 350 000 tonnes la capacité de l'usine d'Ivry-sur-Seine, il se retrouve avec un manque de capacité d'incinération considérable puisque l'usine actuellement en service a une capacité de 700 000 tonnes.

Nous nous demandons s'il n'y aurait pas une corrélation entre ce constat de manque de capacité d'incinération à Ivry-sur-Seine et l'apparition de ce projet sur le site EDF. Il est en effet étrange que dans le document préparatoire du syndicat CGT-SPPTE-RP soit fait état d'un tonnage de 500 000 tonnes mis en enfouissement, alors qu'actuellement le Syctom n'en enfoui que 146 000 tonnes. Rajoutés aux 350 000 tonnes de capacité manquante à Ivry-sur-Seine on retrouve opportunément ce chiffre de 500 000 tonnes.

Nous souhaiterions que vous vous exprimiez sur ce point. Il est en effet inconcevable pour notre groupe écologiste qu'un tel projet soit envisagé sur notre commune alors que le tri des déchets stagne à 22% en Île-de-France lorsque l'objectif fixé par la réglementation est de 55% en 2025 et que la législation impose la collecte des biodéchets pour tous les habitants en 2023 pour laquelle un retard considérable a été pris sur tout le territoire géré par le Syctom.

Dans l'attente de votre réponse veuillez agréer, Monsieur Le Maire, nos respectueuses salutations.

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