Face au réchauffement climatique, il est urgent de repenser entièrement l’urbanisation de Vitry
- NicolasVitryenMieux
- il y a 13 minutes
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Végétalisons, désimperméabilisons, transformons l’espace public !
Tribune de Karen Degouve
Au moment où j’écris ces lignes, il fait 36°C à l’ombre à Vitry, on étouffe littéralement. Notre ville a connu 3 épisodes de canicule cet été, on a plusieurs fois frôlé les 40°C en journée et souvent dépassé les 25°C la nuit. Au cours de la dernière décennie, on a enregistré 4 fois plus de jours de canicule que dans les années 80, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2050 d’après les experts. De nombreux facteurs font monter les températures en ville : un couvert végétal de plus en plus réduit, la minéralité du bâti, des sols sombres et imperméables, la faible circulation du vent, la chaleur produite par les activités humaines.

Depuis la canicule meurtrière de 2003, qui avait permis de prendre conscience de la dangerosité des fortes chaleurs, la ville s’est dotée d’un plan pour gérer les situations ponctuelles de crise climatique et sanitaire : informer les habitants, protéger les personnes les plus vulnérables. C’est indispensable, mais cela ne suffit plus. A l’instar de nombreuses ville françaises, nous devons repenser entièrement l’urbanisation de la ville pour faire face au réchauffement : il devient urgent de transformer l’espace public pour le rafraichir.
De nombreuses solutions existent :
Mailler le territoire d’îlots de fraicheur : planter massivement des arbres et commencer par protéger les arbres anciens (bien plus efficients en matière de rafraichissement et stockage de CO2), développer le boisement urbain, revégétaliser les bords de Seine.
Végétaliser les sols, murs et toits des structures urbaines : les toitures et façades végétales augmentent le confort et réduisent l’usage de la climatisation, permettent le développement de la biodiversité et le stockage de l’eau de pluie.
Agir sur les sols pour favoriser l’infiltration et le stockage de l’eau, ce qui rafraichit l’air en restituant l’eau par évaporation : désimperméabiliser partout où cela est possible, à commencer par les cours d’école pour protéger les enfants, particulièrement vulnérables aux fortes chaleurs, installer des revêtements drainants (pavés enherbés sur les parkings par exemple), éclaircir les sols qui ne peuvent être rendus perméables.
Installer des structures d’ombrage là où on ne peut pas planter d’arbres (qui peuvent être combinées avec des panneaux solaires).
Installer des fontaines à eau, brumisateurs, miroirs d’eau qui peuvent être des espaces ludiques favorables à la rencontre entre usagers, et s’assurer de leur bon fonctionnement en période de chaleur.
Les stratégies retenues par les collectivités pour rafraichir l’espace urbain sont variables selon les territoires, chaque solution présentant des avantages et inconvénients distincts, mais encore faut-il avoir pris conscience du problème et avoir adopté une stratégie pour y faire face… ce qui malheureusement est loin d’être le cas du maire de Vitry et son équipe, ancrés dans l’idéologie passéiste du tout béton. A Vitry, on coupe les arbres anciens par dizaines et on prétend les remplacer par des jeunes arbres qui mettront plus de 20 ans avant de jouer leur rôle de régulateur thermique. A Vitry, on élague les arbres au printemps et en été, une aberration en pleine période de nidation et pollinisation ! A Vitry, on installe quelques rares brumisateurs sur l’asphalte et on les fait fonctionner en hiver, mais pas en période de canicule ! A Vitry, on recommande aux habitants d’aller se rafraîchir dans les enseignes de fast-foods et hypermarchés !
Livrée à une frénésie de construction anarchique, sans vision des transformations nécessaires pour faire face au réchauffement et malheureusement sans prise en compte du bien-être et de la santé de ses habitants, Vitry est aujourd’hui totalement inadaptée aux canicules à venir. Il est grand temps de changer de stratégie… et donc d’équipe municipale.
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