Poissons dans les canaux de Venise, dauphin dans un port de Sardaigne… En parallèle des conséquences sanitaires dramatiques du coronavirus, le confinement permet aux écosystèmes de réinvestir des espaces habituellement surexploités par les hommes.
Publié le 18 mars 2020, dans L'Obs. Où l’homme s’arrête, la nature revient. C’est l’un des effets du confinement en Europe : un peu partout, dans les nombreux pays qui ont adopté des mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, la nature réinvestit les espaces laissés vacants par la baisse de l’activité l’humaine. C’est par exemple le cas à Venise, destination ultra-touristique, quasiment déserte depuis plus de dix jours, où les poissons sont revenus dans les canaux de la ville. L’eau des canaux est plus claire grâce à la baisse du trafic fluvial, qui remue d’habitude les sédiments présents au fond de l’eau, les faisant remonter et causant cette couleur grisâtre présente d’ordinaire, explique le maire de Venise au média américain CNN. Les écosystèmes des canaux de la ville ont rapidement montré des signes de régénérescence, se sont réjouis les médias locaux. Un phénomène visible aussi en Sardaigne, dans le port de Cagliari, le troisième d’Italie. Là où plus de 30 millions de tonnes de marchandises transitent chaque année, le ballet incessant des cargos et des ferries a cessé, laissant place à des dauphins.« Le Covid-19 était inévitable, et même prévisible » du fait de notre impact écologique.
En France aussi, au premier jour du confinement, de nombreux internautes ont publié des vidéos où l’on peut entendre des oiseaux chanter dans les villes, notamment à Paris. Un retour des volatiles dans la capitale ? Pas si simple, répond la Ligue de protection des oiseaux, interrogée par nos confrères de « 20 Minutes ».« Ils étaient déjà là, mais on ne les entendait pas, on ne prenait pas le temps de les écouter. On n’y prêtait plus attention », explique un membre de l’association en Ile-de-France.Dans la capitale, des utilisateurs de Twitter ont même remarqué le retour de canards sur les trottoirs, comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous.Malgré ses conséquences sanitaires dramatiques, l’épidémie de Covid-19, par les mesures de confinement drastique qu’elle entraîne, pourrait offrir un peu de répit à la planète. C’est en tout cas ce que montrent les expériences chinoises et italiennes. Non seulement les écosystèmes ont été favorablement impactés, mais la pollution de l’air y a également chuté, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
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